Histoire
Louis-Gustave Binger y entre le mardi 19 avril 1888. La population l'accueille alors avec hostilité. Il laisse une longue description de la ville et de ses habitants dont il évalue le nombre à 3 500. Il constate aussi que certaines informations d'Heinrich Barth sont erronées. Il quitte la ville le mercredi 25 avril.
Poste administratif et militaire dès 1897, la ville actuelle de Bobo-Dioulasso a connu un long cheminement. En effet, elle a pris naissance et s’est développée à partir d’un petit village appelé « Kibidoué » fondé par des agriculteurs Bobo et des commerçants Dioula venus du Mandé vers 1050.
Ces agriculteurs Bobo, après s’être installés sous le « Kibi » qui signifie arbre en Bobo, décidèrent de baptiser leur village « Kibidoué ». Par la suite, Kibidoué donnera « Sya », village plus gros avec l’arrivée progressive des commerçants Dioulas de la dynastie des Watara venus du royaume de Kong (Côte d'Ivoire). Ils fondent le royaume du Gwirikô avec Sya comme capitale. La ville accueille aussi d’autres migrants venus du sud. Cette arrivée des Dioula a generé une ethnie métissée appelée Bobo-Dioula occupant l'actuel quartier de Dioulassoba qui signifie la grande famille des Dioulas.
La légende consacre plusieurs versions à cette appellation de Sya et l’une des versions dit que Sya était le nom d’une jeune vendeuse de dolo à Kibidoué, réputée pour sa générosité.
En 1904, le colonel Caudrelier baptise la ville Bobo-Dioulasso, ce qui, littéralement traduit du dioula, signifie la « maison des Bobo-Dioula ».
Longtemps considérée comme la capitale économique du pays, notamment par sa proximité avec Abidjan et par sa forte production de coton, principale richesse du pays, la ville est en perte de vitesse depuis les crises ivoiriennes de 2002 et 2010-2011 . La ville n'accueille que 20 % des entreprises du pays contre 58 % pour Ouagadougou.
En 2011, la ville est secouée par la révolte qui touche le pays ; elle est notamment touchée par la mutinerie des militaires du camp de Ouezzin Coulibaly et l'intervention de l'armée qui mate cette mutinerie, faisant 7 morts et 25 blessés entre le 31 mai et le 6 juin
Administration
Aux termes de l’article 7 de la loi n 004/93/ADP du 12 mai 1993 portant organisation municipale, Bobo-Dioulasso est érigée en commune de plein exercice, statut dont elle bénéficiait d’ailleurs compte tenu de son importance. La loi numéro 006/93/ADP du 12 mai 1993 consacre à la commune de Bobo-Dioulasso un statut particulier. Aux termes de l’article 2 de cette loi, la commune de Bobo-Dioulasso a été organisée en trois arrondissements regroupant vingt-cinq secteurs qui étaient :
- l'ancien arrondissement de Dô : secteurs 3 à 6, 14 à 17, 24 et 25 ;
- l'ancien arrondissement de Dafra : secteurs 2, 10 à 13, 22 et 23 ;
- l'ancien arrondissement de Konsa : secteurs 1, 7 à 9, 18 à 21.
C’est cette même loi qui fixait les limites de la commune de Bobo-Dioulasso. Chaque secteur comportait un ancien nom, mais avec la nouvelle nomination en secteur le terme ex a été utilisé pour les désigner. Exemple : Secteur 1 ex Dioulassoba.
Lors de sa séance du 7 novembre 2009, le conseil des ministres a adopté un projet de loi portant découpage des communes urbaines à statut particulier. La commune et le département de Bobo-Dioulasso a vu ainsi son périmètre élargi (au détriment de départements et communes limitrophes qui s'étaient déjà fortement urbanisés, notamment sur la commune de Bama) : le nombre de ses arrondissements est ainsi passé de trois à sept, mais ils ont été complètement réorganisés et nommés cette fois de façon numérale :
- 1er arrondissement : secteurs 1 à 4 et 8
- 2e arrondissement : secteurs 10, 11, 23 et nouveau secteur 30 (zone SONATUR) : Dafinso, Kimidougou, Santidougou, Panamasso, Doufiguisso et Moukoma.
- 3e arrondissement : secteurs 12 à 14 et nouveau secteur 31 (zone industrielle + trame d’accueil 14) : Léguéma, Moussobadougou, Kékélésso, Noumousso, Kouentou.
- 4e arrondissement : secteurs 15 (réduit en superficie), 16, 24 (réduit en superficie), nouveaux secteurs 32 (séparé de l'ancien secteur 15) et 33 (séparé de l'ancien secteur 24) : Borodougou, Yéguéresso, Niamadougou, Tondogosso, Baré, Kotédougou et Sogossagasso.
- 5e arrondissement : secteurs 5, 6, 17 (réduit en superficie) et 25, nouveaux secteurs 26 (séparé de l'ancien secteur 17) et 27 (Kuinima Koura) : Pala, Koro, Dodougou, Kouakoualé, Dingasso, Dogotélama.
- 6e arrondissement : secteurs 7, 9, 18 à 20 et nouveau secteur 28 : Samagan, Farakoba, Matourkou, Logofourousso, Darsalamy, Koumi et Moamy.
- 7e arrondissement : secteurs 21, 22 et nouveau secteur 29 (BelleVille) : Dindéresso, Nasso, Ouolonkoto, Kokorowé et Bana.
Urbanisme
La ville s'est densifiée au cours des âges, et comme toutes les capitales, elle est touchée par le phénomène de périurbanisation et d'artificialisation et de fragmentation écopaysagère des milieux. La capitale abrite cependant presque en son centre (au nord-est) le « parc urbain Bangr Weoogo » (265 hectares) qui est le premier exemple de rétrocession foncière forestière faite par l'État à une collectivité locale dans le cadre de la politique de décentralisation du Ministère chargé des forêts. Cet ancien massif forestier est devenu le poumon vert de la ville et l'élément principal de la trame verte urbaine de Ouagadougou ; un lieu de loisir et détente, mais aussi d'éducation environnementale ouvert aux écoles, universités, chercheurs et visiteurs, où expérimenter la gestion, restauration et protection de la biodiversité, le rôle de l'arbre en ville et notamment la lutte contre la désertification ou l'étude et la résolution de certaines pollutions. Le parc abrite aussi un musée centre d'exposition sur l'environnement, ainsi qu'un parc zoologique (72 ha où 136 espèces d'oiseaux étaient répertoriées en 1999 ainsi que quelques rongeurs)